Toi et moi, frère, qui sommes fantassins,
C\’est mieux l'été que l' hiver,
Nos comptes réglés avec la guerre,
Prends ton manteau, rentrons à la maison...
La guerre déclarée nous a fauchés ;
Sa fin est arrivée, pour elle aussi.
Quatre ans, mère sans fils...
Prends ton manteau, rentrons à la maison...
Aux cendres et cendres de nos rues,
Encore, encore, camarade,
Disparus, les étourneaux sont de retour !
Prends ton manteau, rentrons à la maison...
Et toi, les yeux fermés,
Qui dors sous l'étoile en plaqué.
Lève-toi, lève-toi, soldat !
Prends ton manteau, rentrons à la maison...
Soldat, que dirai-je à ta famille ?
Comment me tiendrai-je devant ta veuve ?
Que devrai-je dire ?
Prends ton manteau, rentrons à la maison...
Nous sommes tous enfants fous de la guerre,
Général et soldat,
Revenu le printemps en ce monde...
Prends ton manteau, rentrons à la maison...
Boulat Okoudjava - 9 mai 1924 - 12 juin 1997
А мы с тобой, брат, из пехоты,
А летом лучше, чем зимой.
С войной покончили мы счеты…
Бери шинель — пошли домой.
Война нас гнула и косила.
Пришел конец и ей самой.
Четыре года мать без сына…
Бери шинель — пошли домой.
К золе и пеплу наших улиц
Опять, опять, товарищ мой,
Скворцы пропавшие вернулись…
Бери шинель — пошли домой.
А ты с закрытыми очами
Спишь под фанерною звездой.
Вставай, вставай, однополчанин,
Бери шинель — пошли домой.
Булат Окуджава - 9 мая 1924 - 12 июня 1997