Saint-Pierre-des-Échaubrognes

Un peu d'histoire

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■ Tranche d'`histoire

L'Histoire des Hommes et de leurs terroirs fait ce que nous sommes aujourd'hui !


Saint-Pierre-des-Échaubrognes

saint-pierre-des-echaubrognes

  • FrançaisSaint-Pierre-des-Échaubrognes
  • Population1 400
    Gentilé
  • Superficie28,92 km²
  • Densité48.41 /km²
  • Latitude46° 59 '22" N°
    Longitude0° 45 '39" E°
  • Latitude46.989498°
    Longitude-0.744167°


Rue Bric et Brac

⌘ La situation en 1792

1789, la Révolution enflamme Paris et se répand sur tout le Royaume. La cherté de la vie, le prix du pain qui ne cesse de monter ont eu raison du régime royal et coûteront sa tête au Roi et à la Reine. Louis XVI° est-il mauvais Roi ? Moult documents, la tenue des États Généraux et la consultation de ces documents attesteraient du contraire. Quoi qu'il en soit, la Révolution a été spoliée par un quarteron d'opportunistes dont un certain Robespierre qui instaureront la Grande Terreur faisant passer les dragonnades de Louis XIV pour de douces réjouissances. La guillotine fonctionne à plein régime, les têtes tombent comme fruits mûrs dans un verger ; la 1° République est aux abois: attaquée aux frontières, menacée de l'intérieur par des citoyens excédés de l'arbitraire et de la corruption des fonctionnaires. Tout fout le camp ! pour employer une expression populaire. Les Montagnards emploient la terreur pour garder le pouvoir. La guillotine se promène dans le département des Deux-Sèvres, il faut détruire les opposants, les têtes tombent.

Saint-Pierre-des-Échaubrognes
Religieux vers 1800

TL'abbé Leroy, prêtre et martyr

Victimes d'une persécution sans limites, les religieux du Bas-Poitou avaient quitté le pays ou prêté allégeance au nouveau pouvoir. D'autres, réfractaires, continuaient à exercer leur ministère dans le plus grand secret, se cachant le jour dans le bois ou chez des personnes de confiance, officiant la nuit, à la merci des dénonciations ou des indiscrétions involontaires. L'abbé Leroy, fort de sa Foi et refusant de jurer, vivait cette vie. Le jour, il se cachait dans les bois et la nuit, trouvait refuge dans des fermes amies, plutôt discrètes et retirées.

Avant la Révolution, l'Abbé Leroy était vicaire des Échaubrognes et vicaire apprécié de ses ouailles. Depuis les dérives de la Révolution, ayant refusé de jurer, il vivait caché et menait la vie difficile des religieux refusant de jurer. Depuis plusieurs mois, vivant dans la clandestinité, il visitait ses paroissiens, consolait les malades et les affligés, célébrait la messe dans des lieux discrets, donnait les sacrements à tous ceux qui le lui demandaient. Homme apprécié, les portes lui étaient toujours grandes ouvertes, sauf chez les adeptes du nouveau régime bien sûr.

L'abbé a échappé plusieurs fois à des traquenards ou guets-apens mais, en ce soir de mai 1792, son heure est venue ; il ne le sait pas encore. Il est prévu que l'abbé couche dans une ferme amie mais un espion des Bleus sait où va coucher l'abbé. Il s'empresse d'aller prévenir les Patriotes et les guide vers la ferme concernée ; les Bleus se sont armés et ont marché la nuit vers la ferme. Il y arrivent, à l'aube, et la cernent, baïonnettes au canon.

On explose la porte à coups de crosse et trouve l'abbé, juste couvert d'une liquette en ce petit matin. Immédiatement, il est garotté, couvert d'injures, frappé vigoureusement et doit sortir sous les coups de crosse. La troupe, fière de cette prise, rentre à Châtillon-sur-Sèvre, maintenant fusionnée à Mauléon. La troupe passe d'abord par le bourg d'Échaubrognes, histoire de marquer sa puissance en arrêtant ce calotin qui leur échappait depuis si longtemps.

En mai, il fait chaud ; la troupe a longuement marché. Elle s'arrête donc à l'auberge du bourg et se met à boire, applaudissant leur exploit. Exposé sur la place, le brave abbé Leroy sait endurer les insultes permanentes de la soldatesque s'enivrant. Puis on reprend la route.

La route est longue et les coups pleuvent ; l'abbé est frappé à coups de baguette de fusil qui explosent les chairs. Il souffre en silence. Arrivé au chef-lieu du canton, la soldatesque rend compte de son exploit à ses chefs. L'abbé reste exposé sur la place, en proie aux insultes et coups des soudards, aux crachats et violences de la canaille locale, toujours prête à lyncher.

Mourant de soif, l'abbé demande à boire. Un soldat va vers un tas de fumier, remplit un verre du purin nauséabond puis le tend au prêtre qui refuse. Une canaille crie qu'il doit boire pour ne pas mourir de soif. On force l'abbé à boire cet immonde breuvage en riant de plus belle.

Les amusements les plus subtils ayant aussi une fin, les soudards emportèrent l'abbé incapable de se soutenir hors de la ville puis on l'acheva à coups de baïonnettes au croisement des routes de Bressuire, Cerizay, Saint-Aubin-de-Baubigné - croisement des D744 + N149 + D759 actuelles. Quelques mois plus tard, un bataillon de Bleus se fera massacrer en ce même lieu.

Le lendemain entre 300 et 400 citoyens révoltés, armés de faux, de fourches, de bâtons, envahissaient Châtillon-sur-Sèvre, l'actuel Mauléon, mais la soldatesque et la canaille avaient fuit vers Bressuire.

La martyr de l'abbé Leroy provoqua une telle horreur que la majorité des jeunes hommes d'Échaubrognes s'engagea dans la contre-révolution. Héroïques, presque tous mourront au combat.

Ne les oublions pas !