■ Les souteneurs
- Paris 2°, 13 mai - Plus nous allons, plus grandit l'audace des souteneurs, et ce, en dépit du surcroît de surveillance opérée par les agents de M. Macé, commissaire de Police.
Trois gardiens de la paix en bourgeois passant la nuit dernière, vers trois heures du matin, rue Saint-Denis, furent abordés par un individu qui leur dit que, ayant rencontré une fille rue Etienne Marcel, il s'était arrêté un instant avec elle, lorsque soudain, quatre individus s'étaient jetés sur lui, l'avaient dépouillé de sa montre, de son porte-monnaie, et l'avaient roué de coups.
D'après les indications fournies par la victime de cette agression, les agents se dirigèrent vers un établissement borgne du quartier des Halles, et mirent un instant après en arrestation une fille D... et son souteneur.
La fille avait dans sa poche la montre volée ; quant au souteneur, il avait sur lui une forte somme d'argent dont il n'a pu indiquer l'origine.
Ce couple intéressant a été consigné au poste et envoyé au Dépôt après interrogatoire de M. Dodiau.
LE GAULOIS - 17 mai 1882
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !