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Hèches
Poésie

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Hèches

■ Hèches: Poésie

L'Écho de la Mateysine est un journal basé à La Mure, Dauphiné et département de l'Isère, et sera édité pendant l'année 1875, depuis le mois d'avril au mois de décembre de la même année.

V. Arnaud, rédacteur en chef du journal, fit paraître plusieurs poésies partagées par un poète local qui souhaita rester anonyme. Lors de sa rencontre avec cet homme, il lui fut présenté un maroquin noir, débordant de vers et poèmes divers. L'auteur, homme discret lui permit de garder quelques feuilles qui serint éditées dans le journal.

Comme le note Arnaud, ce fut pour lui un plaisir d'entendre et pouvoir lire ces vers. Il confie s'être oublié longtemps à cette lecture, sans compter les heures...

C'est à ses filles que l'auteur dédia ce poème, Le moulin.


Hèches

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  • Français: Hèches
  • Gascon: Hèishas
    ( Gascon )
  • Population: 600
    Gentilé:
  • Type:
  • Superficie: 35,44 km²
    Densité: 16.93 hab/km²
  • Latitude: 43°1'0" N
    Longitude: 0°22'0" E
  • Latitude: 43.016701" N
    Longitude: 0.366667
  • pages: 16

⌘ À mes filles

◎ Le moulin

 Quittez vos savantes aiguilles,
La voix de votre vieil ami
Vous éveille, ô mes blondes filles,
Essaim trop longtemps endormi ;

Laissez, au fond de vos corbeilles,
Vos frêles et charmants travaux
Allons devancer les abeilles
Aux cimes roses des coteaux.

Des troupeaux la grêle clochette
Se mêle au refrain des pasteurs.
La gaieté chante dans nos coeurs,
Dans les les cieux chante l’alouette.

Traversons sous d’ombreux sentiers,
Notre grand pré, noble émeraude,
Frais velours vert que le vent brode
Avec les fleurs des églantiers.

Sous le verne, ou le sycomore,
Asseyons-nous près du ruisseau,
Le soleil, en brillant réseau,
Frissonne sur l’onde sonore.

D’ici l’on voit, sous les tilleuls,
Le toit moussu de la meunière,
Ses pignons tout vêtus de lierre,
Son faite bordé de glaïeuls.

Le liseron, les clématites,
Avec leur senteur d’oranger,
Grimpent aux pommiers du verger
Où foisonnent les marguerites.

L’eau de l’écluse, en écumant,
S’élance et tombe en blanches gerbes,
Puis court dans un fouillis charmant
De rochers et de grandes herbes ;

Au pied des saules chevelus,
La menthe et le cresson sauvage,
Aux remous du flot qui voyage
Trempent leurs bras irrésolus...

Comme une frêle escarpolette,
La rgnee, entre deux troncs noueux,
Suspend son hamac épineux
Où se balance la fauvette.

Le cincle et le martîn-pêcheur,
Les papillons, couleur de soufre.
Aux versants de ce joli goufre.
Nagent dans l’air plein de fraîcheur.

Qui peut se prendre à l’espérance
De vivre dans un autre ciel,
Plus heureux qu’en ce coin de France
Qui semble un jardin d’Ariel ?

Qui peut dans ce nid solitaire
Si doux, si discret, si vermeil,
Si plein d’un consolant mystère,
Rêvrer au plus ardent soleil ?

Elle est si belle, ma vallée,
Quand sous son baiser matinal,
Des monts la neige immaculée
Rougit, comme un front virginal,

Quand nos glaciers aux tons d’opale
S’illuminent dans un ciel pur,
À l’horizon rayé d’or pale,
De lilas, de pourpre et d’azur !

Ah ! la protestante Amérique
L’Inde et la Chine au front jauni,
La noire et dévorante Afrique
Sont loin de mon vallon béni !

Le sable meurtrier des Syrtes
Vaut-il la mousse des forêts
Et l’arôme énervant des myrtes
La robustè odeur des genêts ?

Ces fleuves fangeux, et ces jungles
Où rampent des monstres béants,
Où le tigre aiguise ses ongles
Sous les mancenillers géants,

Valent-ils cette combe heureuse
Où l’agneau, sous uos mérisiers,
Broute, en paix, la houppe soyeuse
Qui flotte aux tiges des osiers ?

Au frais bruissement des feuillages,
Cadençons doucement des vers,
Chantons, rêvons et que ces pages
Sentent le parfum des foins verts ;

Que notre joyeuse paresse
S’enivre, en toute liberté,
D’un air imprégné de jeunesse.
De bonheur et de pureté !

Auteur inconnu,
Paru dans l'Écho de la Mateysine - 15 mai 1875

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