Île de Groix

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 Île de Groix: Retour de pêche

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groix
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Natif de Groix, il fut l'une des victimes de cette horrible boucherie que fut ce premier conflit mondial qui en annonçait d'autres. Enfant précoce, d'une brillante intelligence, fin et délicat, fils de marin-pêcheur, il voit mourir son père en 1902 et devient alors soutien de famille à 14 ans. Son aînée meurt en en 1904, sa cadette en 1914 ; les décès se succèdent et l'éprouvent terriblement.

Il écrira multiples poèmes en breton et français.

Des merveilles !

⤇ La traduction française suit l'original breton.
Par respect pour l'auteur, nous avons conservé son texte et ne l'avons modifié vers le KLTG


Île de Groix

groix

  • FrançaisÎle de Groix
  • BrezhonegEnez Groe
    ( Breton )
  • Population2 234
    GentiléGroisillons
  • Superficie14,82 km²
  • Densité150.74 /km²
  • Latitude47° 38 '19" N°
    Longitude3° 27 '18" W°
  • Latitude47.638577°
    Longitude-3.455066°


Rue Bric et Brac

⌘ La Mer ( Chant d'un orphelin )

◎ Ar Mor ( Kan un emzivad )

Me da gar, ô mor don,
A iud evel eut ion
Pa c'houez ar gorventen !
Pa welan da c'hoummou
O tired a dammou
Warzu d am énézen !

Me gar da c'huannaden
O tont war an aezen
Beteg va wele-kloz,
Hag ar soniou seder
A gannez er pellder,
En sioulder kun an noz.

Hag ivez, d'ar c'hreiste,
Me wel gant karanté
An heol sklerijennus,
Euz an oabren ledan,
O tol e sklerder-tan
War da zour didrouzus.

Me da gar, ô mor glas !
Koulskoude, anken bras
Teuz lakeet em c'halon:
Meur a va zud karet
Ganiz zo bet skrapet
Hag a hun na zour don.

Pe leac'h maont, holl va zud
Teuz-te lonket heb brud
Gand da veg didrue ?
Siwaz! Du-ze, er mez,
Baleet heb divez,
Maont é leac'h oar Doue !

Ha me gleffe brema,
Gant va mouez ar c'hrenva
Da viliga bepred !
Hogen n'ellan, da vad,
P'ha welan o lipat
Réier m'énez karet.

Me da gar, me da gar !
Goaz z'é vid ma glac'har,
Ma c'hreiz, tav da c'hirvoud !
D'id ma c'halon, ô mor !
Ha, mar kwitan Arvor,
Mervel a rin heb out !

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Île de Groix: Année 1910: Porzh Lae - Port Lay

◎ La mer ( Chant d'un orphelin )

Je t'aime, Ô mer profonde.
Qui hurles comme une bête,
Quand souffle l'ouragan
Quand je vois tes vagues,
Courir, par tronçons,
Du cÔté de mon île.

J'aime ta plainte.
Qui vient, sur la brise,
Jusqu'à mon lit-clos;
Et les joyeuses sÔnes,
Que tu chantes dans le lointain,
Dans la douce paix de la nuit.

Et aussi, à midi,
Je vois avec amour,
Le soleil étincelant,
Du haut du large firmament,
Verser sa lumière de feu,
Sur ton onde silencieuse.

Je t'aime, Ô mer bleue,
Et pourtant dans mon cœur,
Tu mis un grand chagrin
Beaucoup parmi mes parents chéris,
Ont été emportés par toi,
Et dorment dans tes flots profonds.

Où sont-ils, tous les miens,
Que tu avalas obscurément,
De ta gueule sans pitié ?
Hélas ! Là-bas, au large,
Promenés sans fin par les vagues,
Ils sont Dieu sait où !

Et je devrais, à présent,
En grossissant ma voix,
Te maudire sans cesse,
Mais, tout de bon, je ne puis,
Quand je te vois lécher,
Les rochers de mon île chérie.

Je t'aime, je t'aime !
Tant pis, ma douleur,
J'étoufferai ton gémissement!
A toi mon cœur, Ô mer,
Et si je quitte l'Armor,
Je mourrai sans toi !

Yann-Ber Kalloc'h
Yann-Ber Kalloc'h: 1917 - Dernière permission avant la Mort