Carnac

Légende locale

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 Carnac: Peulvenioù en Breton, menhirs en français
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carnac
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■ Sant Kornely...

À Carnac ou ailleurs, elle eut son heure de gloire et, lors des veillées, anima certainement les soirées.

Le conteur n'hésitait pas à se lancer dans des improvisations, il brodait, déformait, virevoletait au gré de son imagination pour créer un spectacle unique.

Assis près de la cheminée, jetant des herbes au feu, il faisait naître des flammes colorées et parfumées ; créant son et lumières d'antan, il y rajoutait les parfums.

Passant à Carnac, vous vous souviendrez peut-être de cette légende.


Carnac

carnac

  • FrançaisCarnac
  • BrezhonegKarnag
    ( Breton )
  • Population4 250
    GentiléCarnacois
  • Superficie32,71 km²
  • Densité129.93 /km²
  • Latitude47° 35 '5" N°
    Longitude3° 5 '40" W°
  • Latitude47.584634°
    Longitude-3.077862°
  • Carnac35 pages


Rue Bric et Brac

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Carnac: Année 1910: Promenade dans les alignements

 ⌘ Sant Korneli

Il était une fois...
Il y a longtemps...
Les Pères de nos Pères n'étaient pas encore nés...
En des temps voyant romains et Empire fléchir sous les invasions étrangères...
Nous étions à Rome, en des temps bien difficiles et bien troublés...
Corneille était élu Pape...
21° Pape...
Déjà !


En cette année 251, l'éphémère règne de Trajan Dèce venait de prendre fin avec la mort de celui-ci et de Herennius, son fils, là-bas, quelque part en contrées lointaines, près d'un fleuve appelé Danube, par un beau mois de juin 251, en un lieu appelé Abrittus ; la bataille fut sanglante contre ce peuple appelé Goths...

Avant son départ, lors de son année de règne, Dèce avait imposé tous les citoyens romains de sacrifier aux Dieux de Rome, non comme une marque de dévotion mais comme un geste citoyen, prouvant fidélité à l'Empire. Les Chrétiens avaient refusé ; folie subversive que nombre d'entre eux payeront de leurs vies.

Fabien, 20° Pape, tué en janvier 250, les présécutions de Dèce battant leur plein, les chrétiens de Rome attendront quelques mois pour élire leur nouveau Pape et porteront leur choix sur Corneille, brave, croyant et bon homme de la noblesse romaine.

En ces temps de persécutions, nombre chrétiens avaient sacrifié aux Dieux protecteurs de Rome et - diplomatie oblige, avaient préféré vie immédiate que passage à une Vie Éternelle sous d'effroyables, savantes et terribles tortures à mode romaine. Se posa alors la question de savoir que faire des lapsi, ces chrétiens ayant renié leur Foi.

Corneille, désigné Pape, était pour réintégrer ces âmes perdues moyennant pénitence. Il était soutenu en cela par Cyprien - Cyprien qui nous laissera multiples et magnifiques textes, et par nombreux alliés dont la majorité des Evêques.

Face à eux, refusant l'indulgence, recalé aux élections pontificales et aigri de son échec, le prêtre Novatien fit sécession et devint anti-pape ; suivi par ceux de son parti qui avaient aussi arguments de poids face à Corneille.

La querelle s'envenima donc et, comme le disait le Général de Gaulle: Les emmerdes volant toujours en escadrille, une épidémie de peste se déclara à Rome, de concert avec le lancement par Gaius Vibius Trebonianus Gallus, nouvel empereur éphémère, d'une autre persécution contre les chrétiens ; persécution limitée à Rome et voyant le pape Corneille exilé à Centumcellae, actuelle Civitavecchia près de la Ville Sainte.

L'odeur des bûchers empestant et les stocks de bois secs fort nombreux, n'étant pas astreint au bracelet électronique, notre ami Corneille en profita pour partir en vacances à Carnac ; peut-être pour manger une glace et profiter de cet Aod Vras ar Palud que bien pauvrement les touristes modernes appellent Grande Plage.

Le chemin fut fort long, semé de périls et voyant notre bon Corneille taloné par une armée romaine collant aux semelles de ses baskets !

Tentant de prendre ses poursuivants de vitesse, il fit longs détours, passant par monts, par vaux et sentes secrètes et connues que de rares initiés. Foules affirmèrent le voir dans tous les coins de l'Empire: ainsi Bran, ivrogne professionnel, affirma avoir partagé force chopines avec lui dans les tavernes lyonnaises et avoir fait sauter multiples bouchons en sa compagnie ; ainsi Poussanus, débauché notoire, certifia l'avoir rencontré dans un bouge namnète et jura que Corneille l'avait absout de tous ses péchés bien que, étant pressé, il n'avait eu temps d'en écouter la liste longue comme un jour sans pain...

Bref !
Tout le monde voyait Corneille mais Corneille restait si invisible que les romains en perdaient leur grec !

Ménec
Les alignements d'ar Vaeneg - Le Ménec
Corneille arriva enfin à Carnac !

Arrivés près du Moustoir - vous pourrez y aller en pèlerinage, Corneille et ses amis, fatigués du voyage, exténués, se préparèrent à bivouaquer en ce lieu. Les oreilles chastes de notre bon Pape ayant entendu une mère et sa fille se disputer et forcer sur les jurons et horions, notre Saint Père, horrifié et se disant que ce lieu était mal fréquenté, intima ordre de continuer un peu le chemin vers des lieux mieux fréquentés.

Les dernières lieux furent terribles et Corneille dut stimuler les quelques trainards à coups de bâton papal. Ils passèrent enfin Ar Vaeneg - que vous trouverez sous le nom français de Ménec, purent rejoindre la S119 - sente 119 devenue D119.

Ils dressèrent enfin leur campement sur ce lieu occupé actuellement par l'Église paroissiale de Carnac: le lieu était accueillant, les landes dégagées et la vision lointaine leur permettaient de voir Houat et les horizons.

Tout le monde, après ripailles et libations, put s'endormir, enveloppé dans la paix d'une belle nuit d'été carnacoise.

Mais au matin,
L'air, au son vibrant des buccins,
Rappela l'heure du réveil
aux amis de Corneille !


La troupe écclésiastique se réveilla donc aux sons effrayants de cette troupe multiple et, en panique, ne resta sous les tentes à bailler aux corneilles alors que l'intéressé affichait un angélique flegme papal.

Face à eux, du Ménec à Kerlescan, une armée romaine immense s'était mise en position, alignée, prête pour la bataille, 3.000 gros romains bardés de fer formaient l'armée - sans compter les égarés à Kerzerho, ou les déserteurs éparpillés dans la région. Face à eux, Corneille et quelques bœufs - mais les chroniqueurs, touchés par leur myopie, ne spécifient si hommes ou bêtes...

Tremblant, effrayés- sans doute leur ouïe trop fine jouant rôle premier, ils se réfugièrent tous derrière Corneille ; plaçant ainsi notre bon Pape en première ligne.
Corneille restait de marbre...

Un buccin, plus puissant que tous les autres, résona alors une fois, un court appel ; tous les soldats cessèrent immédiatement de frapper leurs boucliers.

Le silence était mortel,
Les sangs d'encre...


Corneille, paisiblement, terminait son petit déjeuner - un lait chocolaté et deux croissants achetés frais dans une boulangerie carnacoise ; il n'est pas nécessaire de préciser que la note de croissants matinaux se limitait à ces deux croissants ; les autres avaient leurs estomacs avariés - sans doute quelque rigado de moyenne fraîcheur...

Le buccin d'attaque joua deux longues notes ;
Signal d'attaque.
Un hurlement féroce se fit entendre...
Les romains attaquaient !


Corneille leva le petit doigt en levant sa tasse à chocolat - certaines méchantes langues affirment qu'il levait toujours le petit doigt pour la tenir. Il se promena lentement le mug antique sous le nez pour en dégager parfums et humer les arômes délicats de son chocolat matinal préféré ; les romains furent immédiatement pétrifiés !


Bien sûr, gens de peu de Foi, terrifiés par la violence de cette vérité légendaire, vous irez vous cacher derrière les blouses scientifiques en me disant:Oui, mais c'est faux ! Les scientifiques disent que... bla bla bla bla... Crédules et naïfs vous êtes car, et ces preuves sont irréfutables, comment pouvez-vous autrement expliquer ces alignements réguliers sans l'intervention du Saint Homme ? Comment expliqueriez-vous la création de l'Église en ce lieu précis ?
Qui de plus en y plaçant la protection de toutes les bêtes à cornes.
Et, en plus, ces hauts faits furent rapportés par un carnacois ayant assisté au miracle. Son nom étant trop connu, et je ne le citerai pas pour ne pas vous blesser !
Donc ?
Qui dit la Vérité ?

Bien sûr, étant d'esprits curieux, vous voulez connaître la fin de l'Histoire.

Cornély, donc, pour souligner sa Victoire, invita ses camarades à descendre vers Carnac-Plage et y manger une glace avenue Jean Miln, à l'Igloo - ce qui corrobore aussi la véracité de cette extraordinaire bataille.
L'Igloo n'étant pas ouvert, ils rentrèrent directement à Rome en empruntant les voies romaines express ; celles à deux voies et double chaussées permettant à deux chars à bœufs de marcher de front...