■ Triste mort d'un conscrit de Blégiers
Blégiers, 9 août - Un triste événement a jeté l'émoi à la caserne Rusca, place Saint-Dominique, à Nice. Un soldat, en prévention de conseil de guerre pour vol, s'est pendu dans la cellule qu'il occupait.
Ce malheureux se nomme Jaume Félix-Joseph-Archange, âgé de 23 ans, natif de Blégiers, Basses-Alpes. Il était au 55° Régiment d'Infanterie depuis deux ans.
Pour accomplir son fatal projet, Jaume s'est servi de la corde qui servait à ouvrir le vasistas. Ayant fait un nœud coulant au bout de cette corde, il se la passa autour du cou, et comme ses pieds touchaient à terre, il eut la constance de relever ses jambes et de rester dans cette position jusqu'à ce que la mort soit venue.
C'est dans cette posture que le caporal de garde, qui, à 9 heures 1/2, vint ouvrir la porte de la cellule, pour faire passer la soupe aux prisonniers, trouva l'infortuné soldat, qui, la langue pendante, les membres contractés, se débattait au milieu des affres de la mort.
Aidé d'un soldat, le caporal coupa aussitôt la corde, espérant pouvoir encore sauver l'infortuné ; mais il était trop tard. Pendant que l'on était allé prévenir le médecin-major de la garnison, Jaume rendait le dernier soupir.
LA LANTERNE - 11 août 1893
Une rescapée frappée d'amnésie
Blégiers, 12 novembre - Dans la matinée du 9 novembre, quelques personnes de Blégiers étaient intriguées par les allées et venues d'une fillette ayant une petite valise à la main, qui errait sur la route. Aux questions qui lui étaient posées, elle ne savait que répondre : Le feu, le feu.
Dans la valise se trouvaient plusieurs vêtements de femme et quelques romans populaires. Elle dut être hospitalisée à Digne.
Pour le personnel de l'hôpital de Digne, ce ne serait qu'une pauvre amnésique. Mais n'est-on pas en présence d'Augusta Foin, appelée familièrement Fifille, la petite arpète de 14 ans, disparue depuis l'incendie des Nouvelles Galeries de Marseille, dont les parents croyaient qu'elle avait péri dans la catastrophe, mais que plusieurs camarades de travail affirmaient avoir revu errant dans les rues de Marseille.
LE POPULAIRE - 14 novembre 1938
Avalanche mortelle
Blégiers, 2 mars - Le 2 mars, vers les quatre heures du matin, une avalanche a englouti tout le hameau de la Colle, dépendant de la commune de Blégiers. Trois maisons ont été renversées, et quinze personnes englouties sous la neige. Dès que ce funeste événement a été connu, tous les habitans de Blégiers se sont rendus en foule sur le lieu du désastre. Des fouilles ont immédiatement commencé ; et on est heureusement parvenu à sauver huit personnes; mais il reste encore bien des victimes. Quatre cadavres ont été déjà retirés de la neige; il est impossible, sans courir un danger presque certain, de continuer les recherches et de porter des secours à quatre personnes qui s'y trouvent encore ensevelies. L'avalanche, ou du moins une partie de l'avalanche, qui a entraîné le hameau, s'est arrêtée sur le bord d'un précipice immense, et menace à chaque instant de glisser dans l'abîme.
LE FIGARO - 22 mars 1838
Il tue son domestique
Blégiers, 2 août - Louis Dumas, vingt-cinq ans, originaire de Blégiers, dans les Basses-Alpes, travaillant comme domestique chez Marius Gibelin, vingt-cinq ans, demeurant au Muy, près de Fréjus, poursuivait de ses assiduités la jeune femme de son maître.
L'ayant appris, M. Gibelin résolut de chasser immédiatement Dumas, et la nuit dernière, il le régla et l'invita à partir sur-le-champ, mais une discussion s'éleva entre les deux hommes, et M. Gibelin, saisissant son fusil, abattit le domestique, le tuant net.
Dans la matinée, le meurtrier s'est constitué prisonnier a la gendarmerie.
LA LIBERTÉ - 4 août 1930
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !