■ Le mouchard déconfit
Nous avons déjà à plusieurs reprises signalé l'active filature dont sont l'objet les anciens religieux.
Chacun de leur pas est épié par des agents spécialement détachés à cet effet.
Ceux-ci sont plus ou moins habiles à se dissimuler, et il en est dont l'indiscrétion est telle qu'il est impossible de ne pas les prier de ne pas se tenir à une distance plus respectueuse.
Ces jours-ci, à Paris, un religieux avait à faire une course assez longue. Il monte en omnibus. Son mouchard grimpe derrière lui. Au conducteur qui fait la recette, le prêtre tend 0.60 francs.
- Mais ce n'est que 0.30 francs, fait observer l'employé.
- Pardon, nous sommes deux: moi et ce monsieur là-bas qui est chargé de ne pas me perdre de vue. (hilarité générale)
Le mouchard déconfit prit le parti de descendre et cesser ce jour-là sa filature.
La Croix - 12 février 1902
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !