TLes laitiers fraudeurs
National - Après la société Maggi, voilà devant la 8° chambre les Fermiers-Réunis et les Fermiers de la Beauce. On sait en quoi consiste l'industrie de ces messieurs, notre ami Compère-Morel en a parlé souvent. Acheter au meilleur marché possible le lait aux petits paysans puis le revendre à Paris avec bénéfice.
Maître Desplas, l'avocat des Fermiers de la Beauce, pouvait donc, avec certaine raison, déclarer que ces sociétés industrielles sont supérieures aux petits commerçants et boutiquiers. Mais encore faut-il que ce commerce se fasse honnêtement et on ne multiplie point le lait avec des additions d'eau. Or, comme avant tout on ne se préoccupe que du bénéfice à réaliser, les capitalistes de ces sociétés n'hésitent pas à utiliser ce moyen. S'il faut en croire l'accusation, ces sociétés amènent ainsi à Paris vingt mille litres de lait de plus qu'ils n'en ont recueilli aux dépôts de ramassage.
Croissez et multipliez, c'est un précepte religieux que ces braves gens semblent avoir mis en pratique aux dépens du bon public. Je sais bien que leurs avocats contestent ce dire des experts; nous verrons en tout cas ce qu'en dira le tribunal dans son jugement, à huitaine ou quinzaine.
L'HUMANITÉ, 14 janvier 1910
Imprudence mortelle
Bannalec, 6 novembre - Tous les jours de nouveaux accidents montrent le danger qu'il peut y avoir à se jeter d'une voiture en marche.
Le 22 juin, la femme Le Naour, cultivatrice, revenait à 7 heures du soir de Quimperlé avec deux de ses frères, lorsque les chevaux prirent tout à coup le galop. Elle voulut sauter à terre derrière la voiture, mais comme il arrive ordinairement en pareil cas, la tête porta la première, et avec une telle violence, que la mort fut instantanée.
LE FINISTÈRE - Samedi 22 juin 1872
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !