Comme par miracle, l'homme est séduisant, jeune, beau, poli et agréable de conversation. Quand celui-ci lui propose de l'accompagner, le jeune fille accepte sans hésiter.
Arrivés au bal, ils se mettent en branle et marquent la cadence au pas de leurs danses. La soirée avance et la nuit se prolonge ; le galant est resté muet toute la soirée et n'a dit mot, accumulant courbettes et sourires, mais toujours bouche cousue...
La jeune fille dansait bien et avait le pied agile ; cela enchanta le galant qui, sous l'émotion - les diables aussi éprouvent des émotions, félicita la jeune fille d'un beau:
- Mademoiselle, vous dansez parfaitement !
Un immense cri de frayeur se fit entendr de la bouche de tous les danseurs: ils avaient vu sortir des flammes de la bouche du galant !
Un danseur plus vif que les autres se précipita pour chercher le curé - il est dit que le saint curé attendait les danseurs à la sortie de la salle de bal pour les faire rentrer dans le droit chemin à force goupillons, chapelets et eau bénite.
- Monsieur le curé, venez vite nous sauver d'un sortilège, cria le jeune homme.
Le curé, entra immédiatement, arrosant à tout va d'eau bénite et à large moulinets de goupillon. Un grand hurlement se fit soudain entendre: quelques gouttes d'eau bénite étaient tombées sur le galant qui se mit à bouillir dans un grand nuage de fumée soufrée. Un énorme coup de tonnerre se fit entendre, le galant avait disparu.
C'était le diable !
Mesdemoiselles, si vous allez au bal, acceptez de n'être accompagné que par des gens que vous connaissez et ne partez pas avec n'importe qui, fut-il charmant et séduisant. Peut-être n'est-il pas le diable mais, s'il l'est, c'est vous qui en porterez stigmates le reste de votre vie.
Sur ce bon conseil se termine donc le Bal du Diable...